B O D A L U S[1]

mentionné en 748-749

Le 18 décembre 748[2], au monastère de Munster[3], Bodalus filius Hugone quondam[4] donne à ce monastère[5] pour le salut de son âme et pour l'âme de son fils Gherhanho[6] ses biens à Hodulseshaim (Hodulfeshaim)[7].
Le 12 octobre 749[8], au monastère de Surbourg[9], Bodolus cède au monastère de Honau[10] la part de cette île héritée de son père Hugo[11]
Le 18 août 754[12], Adala filia Bodali, Deo sacrata, donne ad monasterium Gamundis[13] dirigé par l'évêque Jacobus[14] ses biens situés in pago Alsacense à Wazzeleneheim[15] et Elpherwilere[16] qui lui proviennent de l'héritage de feu son père Bodalus[17].


[1] Variantes: Bodolus, Bodol.
[2] Schoepflin Jo. Daniel, Alsatia aevi merovingici, carolingici, saxonici, salici diplomatica, I, Mannheim 1772, n° XV p. 16 et ex apographo n° DCLXXI p. 473; Bruckner Albert, Regesta Alsatiae aevi Merovingici et Karolini (496-918), I. Quellenband, Strasbourg-Zürich, 1949, n° 160 p. 91-92; rectification de la date par Himly François-J., Observations sur les sources de l'histoire du haut moyen âge alsacien, dans: Revue d'Alsace, 90, Delle-Strasbourg-Colmar, 1950-1951, p. 44 (en effet, il est admis que Childéric III a été élevé roi entre le 16 février et le 02 mars 743, cf. Weidemann Margarete, Bischofsherrschaft und Königtum in Neustrien  vom 7. bis zum 9. Jahrhundert am Beispiel des Bistums Le Mans, dans: Beihefte der Francia, 16/1 [La Neustrie. Les pays au nord de la Loire de 650 à 850, publié par Hartmut Atsma, 1], p. 230); traduction en français: Wilsdorf Christian, L'Abbaye de Munster à travers les siècles. Conférence faite à Munster le 2 mai 1957, dans: Annuaire de la Société d'histoire du Val et de la ville de Munster, 13, Munster, 1958, p. 56 avec mauvaise date.
[3] in monasterio Confluentes: Munster dans le val Saint-Grégoire, Haut-Rhin, arr. Colmar, ch.-l. cant. Cf. aussi infra n. 5.
[4] D'après une notice d'un cartulaire du XVe siècle, Bisthum Honaw, reproduite par Wilsdorf Christian, Le monasterium Scottorum de Honau et la famille des ducs d'Alsace au VIIIe siècle. Vestiges d'un cartulaire perdu, dans: Francia, 3, 1975, München, 1976, p. 17-18 et qui semble digne de foi pour les renseignements qu'elle fournit sur la généalogie des descendants du duc d'Alsace Adalricus, appelés communément Etichonides, Hugo, fils de ce duc (dernière mention en 683, cf. Ebling Horst, Prosopographie der Amtsträger des Merowingerreiches von Chlotar II[ (613] bis Karl Martell [741] [Beihefte der Francia, 2], München, 1974, p. 33-37), genuit duos filios: Bodolus et Bleonem. Bodol autem genuit duas filias: Ruchuinam et Adalam. Adala est probablement identique à l’abbesse de ce nom qui est citée en 778 et 783 (Bruckner, supra n. 1, n° 271 et 302 p. 169-171 et 189). Peut-être peut-on reconnaître Ruchuina dans la Roduna religiosa, ancienne co-propriétaire avec Adala de l’île d’Eschau dans l’acte cité de 778 (Vollmer Franz, Die Etichonen. Ein Beitrag zur Kontinuität früher Adelsfamilien, dans: Forschungen zur oberrheinischen Landesgeschichte, 4 = Studien und Vorarbeiten zur Geschichte des grossfrânkischen und frühdeutschen Adels, hg. Gerd Tellenbach, Freiburg i. Br., 1957, p. 156; Wilsdorf, ibid., p. 27).
[5]ad monasterio Sancti Gregorii …, qui est constructus in Vageso inter duas Pachinas fluvium … (d'où son nom de monasterium Confluentis)
[6] Gherhanho n'est pas mentionné par la notice citée plus haut (cf. n. 4; Wilsdorf, supra n. 4, p. 73 et n. 362 qui lit Gerhauho).
[7] (?) Heidolsheim, Bas-Rhin, arr. Sélestat, cant. Marckolsheim (selon Bruckner, supra n. 2, registre p. 443, alors que Wilsdorf, supra n. 4, p. 70 l'indique comme étant un lieu non identifié).
[8] Copies des XVe-XVIIe siècles: Schoepflin, supra n. 2, n° 19 p. 21-22; Bruckner, supra n. 2, n° 167 p. 101-102, 543-544; cf. Wilsdorf, supra n. 4, p. 5 n° 8; Himly, supra n. 2, p. 42.
[9] Bas-Rhin, arr. Wissembourg, cant. Soultz-sous-Forêts.
[10] Honau était le nom d'une île rhénane située au nord de Strasbourg. Le cours du Rhin s'étant déplacé, les lieux devinrent inhabitables. Le village de Honau se trouve actuellement en Allemagne (ville de Rheinau, Baden-Württemberg, Ortenaukreis).
[11] Le Hugo qui souscrit l'acte après le donateur est vraisemblablement le fils de Bleon, frère de Bodol (cf. Wilsdorf, supra n. 4, p. 26).
[12] Cartulaire du XVe siècle: Schoepflin, supra n. 2, n° 26 p. 33; cf. Bruckner, supra n. 2, n° 174 p. 104-105; Neubauer A., Regesten des ehemaligen Benediktiner-Klosters Hornbach, bearbeitet von (Mitteilungen des Historischen Vereins der Pfalz, 27), Speier, 1904, n° 3 p. 1-2. Ne faudrait-il pas émender la datation de l'année de la charte, par exemple admettre une erreur de copie et lire anno VI au lieu de anno III? Le document serait alors du 18 août 757. Cette correction permettrait d'identifier le Podalus, mentionné en 756 ou 757 (Chartae latinae antiquiores, I, ed. Albert Bruckner a. Robert Marichal, Olten - Lausanne, 1954, n° 49 p. 49) avec le Bodalus de cet article; elle résoudrait aussi le problème du titre d'évêque attribué par la charte à Jacobus (cf. infra n. 14), alors que dans une autre charte de 755 il ne porte que le titre d'abbé (d'Herbomez A., Cartulaire de l'abbaye de Gorze [Mettensia, 2. Mémoires et documents publiés par la Société Nationale des Antiquaires de France], Paris, 1898, n° 2 p. 5-7; Reumont H.,  Zur Chronologie der Gorzer Urkunden aus karolingischer Zeit, dans: Annuaire de la Société d'histoire et d'archéologie lorraine, 14, 1902, p. 274-275 corrige l'année en 755).
[13] Hornbach, Allemagne, Rheinland-Pfalz, Lkr. Pirmasens. Cf. Michiels G., article "Hornbach", dans: Dictionnaire d'histoire et de géographie ecclésiastiques, 24, c. 1131-1132.
[14] Jacob, évêque (de Toul).
[15] Wasselonne, Bas-Rhin, arr. Molsheim, ch.-l. cant.
[16] Elberswiller, village disparu près de Balbronn, Bas-Rhin, arr. Molsheim, cant. Wasselonne (cf. Wilsdorf, supra n. 4, p. 70).
[17] Cf. supra n. 12.

20 juillet 2009