A S I N A R I U S[1]

abbé de Novalesa (Novalaise), mentionné de vraisemblablement 762 à 770

Asinarius[2] abba[3] de Novalicio[4] figure parmi les signataires de l'association de prières conclue entre les évêques et abbés présents au synodalis conventus d'Attigny[5] qui se tint vraisemblablement en 762[6].
En octobre 769[7], Calminciaco palacio publico[8], le roi Carloman, sur prière de l'abbé Asinarius, accorde un diplôme d'exemption de tonlieu et autres impositions au monastère de sancti Petri Novalicio.
Le 28 juin 770[9], à Brumath[10], le même roi, suite à la requête que lui a fait parvenir l'abbé Asenarius, concède au monastère in loco nuncopante Nouelicis, édifié par Abbo avec le consentement et l'aide de Uualcuni episcopo[11] sur des biens propres, un libertatis privilegium comme aux autres monastères de son royaume, la liberté de l'élection abbatiale et, sur présentation du diplôme du roi Pépin[12], l'immunité à l'égard des autorités diocésaine et séculière.
Le nécrologue de Novalesa[13] ainsi que celui de S. Andrea de Turin[14] indiquent au 10 mai[15] la depositio … Asinarii et Frodoini abbatum[16].
Le Liber confraternitatum de la Reichenau[17] contient deux listes de noms inscrites vers le milieu du IXe siècle[18], sans aucun doute celles des membres de la communauté de Novalaise, la deuxième débutant par Asinarius abba et Frodoini abba, étant celle de défunts[19].


[1] Asenarius.
[2] Le Chronicon Novaliciense du XIe siècle rapporte qu'Asinarius était Francicus genere (Alessio Gian Carlo, Cronaca di Novalesa, Torino, 1982, lib. II c. 11 p. 104, libr. III c. 2 p. 140; MGH SS VII, p. 93, 98).
[3] On ne connaît aucune mention datée de ses prédécesseurs Gislaldus, Ingelelmus et Ioseph. Il n'est donc pas possible de dater le début de son abbatiat.
[4] Novalesa (Novalaise en français), Italie, Piemonte (Piémont), prov. Torino (Turin). Ce monastère était un point d'appui stratégique pour les Francs dans la région du mont Cenis. Cf. Ludwig Uwe, Die Gedenklisten des Klosters Novalese - Möglichkeiten einer Kritik des Chronicon Novaliciense (Veröffentlichungen des Max-Planck-Instituts für Geschichte 111, Göttingen, 1994, 32-55), p. 36; Geary Patrick J., Aristocracy in Provence. The Rhône basin at the dawn of the Carolingian age (Monographien zur Geschichte des Mittelalters 31,1985), p. 125 n. 96; Ewig Eugen, Saint Chrodegang et la réforme de l'église franque (Beihefte der Francia 3,2. Spätantikes und Fränkisches Gallien. Gesammelte Schriften (1952-1973), hrsg. von Atsma Hartmut, 2, 1979, 232-253 (= Saint Chrodegang. Communications présentées au colloque tenu à Metz à l'occasion du XIIe centenaire de sa mort, 1967, 25-53), p. 247-248; Oelsner Ludwig, Jahrbücher des fränkischen Reiches unter König Pippin (Jahrbücher der Deutschen Geschichte), Leipzig, 1871, p. 198.
[5] MGH Conc. II/1, S. 72-73. Copie du VIIIe siècle.
[6] Ce texte n'est pas daté, mais depuis Oelsner, supra n. 4, Exkurs II p. 474-477, il est admis que le concile en question se tint vraisemblablement en 762, hypothèse qui est renforcée par Schmid Karl et Oexle Otto Gerhard, Voraussetzungen und Wirkung des Gebetsbundes von Attigny (Francia 2, 1974, 71-122), p. 107 n. 50.
[7] Original. Chartae latinae antiquiores XLVII, Addenda, Dietikon-Zurich, 1997, n° 1464 p. 126-127; MGH DK I, n° 47 p. 66-67; Cipolla Carlo, Monumenta Novaliciensia vetustiora, I (Fonti per la storia d'Italia. Istituto storico italiano 31), 1898, n° VI p. 39-41; cf. BM² 120 p. 58. L'acte, étant daté de la 1re année du règne de Crloman, doit être daté de avant le 9 octobre.
[8] Localisation incertaine, peut-être Chaumont (Haute-Marne, ch.-l.) d'après Menke Hubertus, Dans Namengut der frühen karolingischen Königsurkunden (Beiträge zur Namenforschung, NF Beiheft 19), Heidelberg, 1980, p. 227. Autres propositions: cf. ChLA 1464, p. 127 n. g; BM² et Cipolla cités. 
[9] Original: Schiaparelli Luigi, Note paleographiche e diplomatiche (Archivio Storico Italiano, serie 7,  vol. 11, anno 87, Firenze, 1929, 3-28), p. 23-26. Copie du XVIIe siècle: MGH DK I, n° 52 p. 72-74; Cipolla, comme n. 7, n° VII p. 42-46. Cf. BM² 127 p. 59.
[10] Breumago: Bas-Rhin, arr. Strasbourg-Campagne, ch.l. cant. Cf. Menke, supra n. 8, p. 197-198 sous Br(o)c(ma)g(ad).
[11] Evêque de siège non indiqué, peut-être de Maurienne ou d'Embrun (voir à ce sujet la fiche Abbo, fondateur du monastère de Novalaise).
[12] Diplôme perdu. Cf. Ludwig Uwe, Die Gedenklisten des Klosters Novalese - Möglichkeiten einer Kritik des Chronicon Novaliciense (Veröffentlichungen des Max-Planck-Instituts für Geschichte 111, Göttingen, 1994, 32-55), p. 35-36 et n. 20-21; Cipolla, supra n. 7, n° IIII et V p. 38-39; BM² Verlorene Urkunden n° 381 p. 862.
[13] Cipolla Carlo,  Monumenta Novaliciensia vetustiora, II (Fonti per la storia d'Italia. Istituto storico italiano 32), 1901, p. 301; MGH SS VII, p. 131. Copie du XVIIIe siècle, composé vraisemblablement vers la fin du XIIe siècle.
[14] Cipolla, supra n. 13, p. 336; MGH SS  VII, p. 131 (XIIe siècle).
[15] Si la date du jour de la depositio d'Asinarius est correcte, ce dernier est mort soit en 771 soit en 772, étant encore vivant le 28 juin 770, mais certainement mort avant le 25 mars 773, date de la première mention de son successeur Frodoinus (MGH DK I, n° 74 p. 106-108).
[16] L'évêque Witgarius, que le Chronicon Novaliciense (Alessio, supra n. 2, lib. III c. 4 p. 141-142 et lib. IV fragm. 11 et 12 p. 221 et 225) place comme abbé entre Asinarius et Frodoinus est vraisemblablement à déplacer au IXe siècle (Ludwig, supra n. 12, p. 49-55).
[17] MGH Libri memoriales et Necrologia, NS I, hrsg. von Johanne Autenrieth, Dieter Geuenich und Karl Schmid, Hannover, 1979, pag. IX; MGH Libri confraternitatum Sancti Galli, Augiensis, Fabariensis, ed. Paul Piper, Berlin, 1894, p. 166; Cipolla, supra n. 13, p. 279-282. 
[18] Cf. Ludwig, supra n. 12, p. 43-49.
[19] La mention d'Asinarius en tête de cette liste, avant celle des fondateurs, fait penser au concile d'Attigny (supra n. 5).

21 juillet 2011